Mis en vente le : 10 mars 2025
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Arts de la rue - Le jongleur
Dans la tribu des saltimbanques de la rue, les acrobates, entre cirque, gymnase,
cabaret et théâtre, rendent toute leur poésie aux pavés et au bitume.
L’acrobate, selon l’étymologie, « marche sur la pointe des pieds », mais les mots
« acros », extrême, et « bates », marcher, ont le sens d’avancer et se mouvoir, à la
recherche de l’extrême dans un espace hors du commun. Son langage corporel
universel va au-delà des mots, devant un public plutôt que d’attendre un public
qui choisit un spectacle.
Avec le tremplin humain, les bascules, trampolines et balançoires, le voltigeur
s’extrait de l’apesanteur. Le contorsionniste se replie dans sa boîte ou s’enroule autour d’une corde en des
postures reptiliennes. Désarticulé et disloqué, il brave les lois de la flexibilité pour
atteindre une expression surnaturelle.
Le funambule frôle la mort et il magnifie son art dans des décors urbains, les tours
de Notre-Dame de Paris ou du World Trade Center. Suspendu entre ciel et terre, il
marche sur les nuages.
Le mains à mains allie la force du porteur et l’élégance du porté. Planche du
crocodile, équilibre mexicain, ange sur le dos, banquine… Poésie des mots,
maîtrise du geste. L’acrobate devient œuvre d’art vivante.
Aujourd’hui, l’acrobate retranscrit la vie urbaine, ses rythmes effrénés et ses
déséquilibres. Aux confins de la danse, du théâtre et du gymnase, il émerveille,
dans la rue lieu d’échanges, un public au plus près, et traduit les antinomies du
siècle.
L’acrobate italien Arcangelo Tuccaro, saltarin du roi Charles IX en 1570 et auteur du
premier ouvrage théorisant l’art acrobatique, publié en 1599, conclut : « car bien
dire, sauter, sont les faits d’un archange ». On ne saurait conquérir plus
élégamment ses lettres de noblesse.
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